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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 17:16

La publication du dernier livre d’Alexandre Jardin, « Des gens très bien », a suscité une vive polémique, marquée par des réactions parfois virulentes. Et des critiques d’une violence rare. Petit florilège… et réponse d’Alexandre Jardin, extraite d’une tribune du « Monde ».

 

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C’est l’histoire d’un écrivain médiocre, populaire, à sincérités opportunément successives, qui vit de brader ses fantômes familiaux. (…) L’écrivain s’appelle Alexandre Jardin. Il a 44 ans. Il a écrit des best-sellers : Bille en tête, le Zèbre, Fanfan, etc., adaptations narcissiques, à la naïveté enflée, du pays de Peter Pan. Il publie aujourd’hui Des gens très bien (…) règlement de comptes avec pépé, mais aussi avec papa, qui toujours célébra pépé avec talent. (…)

Il faut du temps pour devenir un mauvais fils. Pour écrire n’importe quoi, il suffit d’oublier. Le revirement de Jardin le petit est douteux, mal ficelé (…). Quel malheur de se venger du talent qui vous manque.

Philippe Lançon, in Pourquoi ça marche ? Libération (13 janvier 2011)

 

Au malaise suscité par cette quête obsessionnelle de culpabilité s'ajoute l'agacement à l'égard d'un style qui oscille entre le dolorisme boursouflé et le mauvais goût. Si l'on veut bien passer sur quelques formules à l'emporte-pièce, telle celle définissant La Guerre à neuf ans, de Pascal Jardin, comme "le recueil de souvenirs iconoclastes d'un vichyste junior", on reste sidéré par l'évocation de Lire et faire lire, une association créée par Alexandre Jardin pour venir en aide aux enfants en difficulté scolaire. "Etourdi de Talmud", Alexandre l'a fondée, affirme-t-il, pour réparer les crimes commis par Jean et dans le but d'"enjuiver la France".

Le Monde.fr

 

Des gens très bien est à la littérature sur l'Occupation ce que La Rafle est au cinéma sur l'Occupation : du pathos, car cet appel d'un fils à son père via son grand-père, deux hommes dont l'amour lui a manqué, n'est au fond qu'un livre pathétique sur Alexandre Jardin.

Pierre Assouline

 

Cracher à la table du dîner familial… ça fait du bien. Il y a un côté Festen dans cette affaire, dans la façon dont tu t’y prends. C’est évidemment injuste pour les tiens, inexacte pour les historiens, bref, tu as déconné. C’est peut-être ça qui me rend ces pages émouvantes, maladroites parfois mais cinglantes aussi. Je me souviens, il y a 20 ans, avoir aussi lu Fanfan ou le Zèbre, tes premiers livres. C’était souvent des histoires de jeunes gens qui refusent de voir la réalité en face, notamment la réalité de l’amour qui part en sucette. Tes personnages étaient les plus grands spécialistes du décor de carton-pâte amoureux, de la cécité sentimentale et de l’invention romanesque. L’enjeu c’était surtout pour eux d’échapper au réel et à la fin de l’amour. Visiblement tu en as fini avec Fanfan et le Zèbre et je trouve que passé 45 ans, ouvrir les yeux à en saigner te va beaucoup mieux même si ça fait chier du monde.

David Abiker (davidabiker.fr)

 

Excessif comme à son habitude, l’auteur du Zèbre et de Fanfan en fait beaucoup dans l’acte de contrition familial, use et abuse d’exclamations d’effroi à chaque découverte ou rencontre désagréable (…) Mieux, il revisite toute sa vie au prisme de cette blessure originelle : sa première petite amie juive ne doit rien au hasard, ses pittoresques romans roses de « fax monnayeur polygraphe » lui ont permis de cacher la nuit et le brouillard jardinesques (…).

L’Express (15 janvier 2011)

 

Ainsi voici [Alexandre Jardin] devenu l’égal de ces personnages des romans de Houellebecq, ces humains invertébrés prêts à tout puisque tout désormais se mesure à l’aune de l’argent et de la « télécélébrité ». Alexandre, dans ce dernier livre, joue avec les brûlures des autres. Il touche le fond. Un Pinocchio de notre temps. Avec un long nez. Rouge vif. Dans une chambre d’enfant.

François Hauter, Le Figaro littéraire (6 janvier 2011)

 

Et qu’on me laisse le droit – comme à tout écrivain – de me battre avec ma mémoire. En affirmant haut et fort que l’accès au vrai passe aussi par la littérature et non par le seul chemin de la démarche historique orthodoxe.

Alexandre Jardin, in Le Monde (8 février 2011)

 

Des gens très bien, par Alexandre Jardin, Grasset, 300 p., 18 euros.

 

Alexandre Jardin : « La France n’est pas guérie de son histoire »

Alexandre Jardin : la face noire du « Nain jaune »

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commentaires

K
Passé le soulagement de voir Jardin faire autre chose que du "carton-pâte" et de la "guimauve sentimentale donneuse de leçon", on en arrive vite à s'ennuyer dans une prose redondante qui finalement n'est autre chose que du pur Jardin. A savoir une méthode pour s'enrichir grâce à son clan, qu'il magnifie ou qu'il fustige. Et s'il prétend rompre avec je n'en crois rien. <br /> Un livre prometteur qui s'avère totalement "à côté de la plaque"...
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G
C'est lamentable,si son grand-père a fait quelque chose de mal,qu'il laisse faire les historiens qui ne s'en priveront pas. Faire de l'argent sur la mémoire de sa famille,(car c'est bien de cela qu'il s'agit) est d'une immoralité absolue. Qu'il offre tout ce dont il a hérité de ce côté à des oeuvres caritatives pour laver son âme. Ce mec est a vomir.
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