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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 18:31

Emilie, la nouvelle héroïne de Didier Decoin, traverse un roman allègre.

 

Une chronique de Frédérique Bréhaut

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Photo : Didier Decoin par Benjamin Decoin


Une tragédie en format panoramique ouvre le nouveau roman de Didier Decoin. Nous sommes en décembre 1890 à Wounded Knee dans le Dakota du Sud. En ce jour gelé, sous le regard du photographe anglais Jayson Flannery, le 7ème de cavalerie charge les Sioux Lakotas rassemblés autour du chef Big Foot. Dans la panique, quelques femmes et enfants se réfugient dans une église.

 

Passant parmi ces rares survivants, Jayson se voit confier une fillette malodorante qu’il emporte, bien décidé à se délester du fardeau à New York avant de regagner l’Angleterre. Pourtant, il se ravise. L’enfant rescapée du massacre sera du voyage sur le paquebot.

 

Fées et gestes

 

Du Dakota du Sud à un manoir du Yorkshire, Ehawee devenue Emilie s’adapte à l’Angleterre post-victorienne. Jayson, veuf d’une épouse qu’il aimait éperdument commence à voir en sa fille adoptive une jeune femme séduisante. La suite de l’histoire s’inscrit dans la curiosité du policier local peu convaincu par la fable de Jayson sur les origines irlandaises d’Emilie.

 

Prudent, le photographe épouse sa protégée, lui offrant ainsi le même jour une identité incontestable et une bicyclette dont elle fait un usage intrépide lors de grandes randonnées solitaires.

 

Au cours d’une de ses escapades Emilie rencontre deux fillettes farfelues familières des fées. Preuve en est, elles les ont photographiées et le grand écrivain Conan Doyle en personne prend leur défense face aux sceptiques.

 

Des grandes plaines du Dakota à l’Angleterre du début de XXe siècle, le tempérament hardi d’Emilie est taillé pour les aventures tumultueuses et les rencontres insolites.

 

Didier Decoin a la plume légère et malicieuse. Sur des thèmes qui lui sont chers, l’Amérique ou l’usurpation d’identité, il enrichit ce roman pétillant d’une touche de merveilleux née de la compagnie de fées. La famille turbulente de ses héroïnes ajoute ainsi à une «Promeneuse d’oiseaux» et à une «Femme de chambre du Titanic», une cycliste dont on ne lâche pas la roue.

 

« Une Anglaise à bicyclette » de Didier Decoin. Stock. 375 pages. 20,50€.

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