« Ce qui est en jeu dans la sensibilité écologique et dans sa recherche d’authenticité, au travers de multiples formes d’ensauvagement dont l’actualité n’est pas avare, c’est de reconnaître ce qu’il peut y avoir d’apaisant dans l’acceptation de la finitude. Attitude homéopathique ne dépassant pas ces caractéristiques de l’humaine nature que sont la mort, la douleur, la violence, mais les intégrant et, par là, les adoucissant.
D’antique mémoire, éros et thanatos sont structurellement liés. La vie n’existe que parce que la mort y a sa part. C’est bien cela la présence de la sauvage nature. C’est bien cela que l‘on peut appeler l’invagination du sens ».
C’est en ces termes que le sociologue français Michel Maffesoli conclut « Matrimonium », un « petit traité d’écosophie » qui s’impose comme un nouveau « Discours de la méthode ». Cet ouvrage court mais très dense – et donc réservé à un public pour le moins intéressé, voire spécialisé analyse la mutation anthropologique qui est en cours.
Selon Maffesoli, « prendre soin de la Terre Mère » marque « l’inversion de polarité dont témoigne aujourd’hui la sensibilité écologique ». Il affirme donc qu’il est temps « de réapprendre que la sagesse de la modération caractérise la profonde nature des choses ».
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Michel Maffesoli est professeur à l’université Paris V Descartes où il est titulaire de la chaire Emile Durkheim. Il est le fondateur du Centre d’étude sur l’actuel et le quotidien, qu’il dirige actuellement.
« Matrimonium – Petit traité d’écosophie » de Michel Maffesoli, CNRS Editions. 80p. 4€.
A noter la réédition, toujours aux éditions CNRS, de « L’Ombre de Dionysos – Contribution à une sociologie de l’orgie ». Un essai pour comprendre que « le vouloir vivre collectif d’aujourd’hui réactive des phénomènes archaïques comme la fête, l’orgie et l’excès et témoigne d’une authentique sagesse populaire » (250p., 10€)
