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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 16:42

Une chronique de Frédérique Bréhaut

 

images.jpgAmateurs de westerns épiques, de rencontres devant des saloons où les colts causent en premier et de destins qui mordent la poussière, Gueule-Tranchée vous attend. Un sacré phénomène. Sauvé de la noyade peu après sa naissance par une veuve reine de la gnôle, Early Taggart, qui doit son surnom de "Gueule Tranchée" à sa bouche pourrie, traverse le siècle (le précédent) avec autant d'identités que de vies.

 

Animé par un sens radical de la justice, il a quelques meurtres sur la conscience, ce qui ne l'empêche pas de céder parfois à des tendances fleur bleue. Entre une expérience de prédicateur, une révolte de mineurs, une carrière de bluesman et un talent de reporter qui lui vaut le prix Pulitzer, le tout ponctué d'une virgule de 24 longues années d'ermite, Gueule-Tranchée revendique un passé plus chargé que son haleine.

 

Héritier de Mark Twain, d'Ambrose Bierce et des frères Cohen (dans « O'brother »), Glenn Taylor manie le picaresque avec une gourmandise réjouissante. Autour d'un héros qui incarne la face sombre du hors-la-loi, la morale est rarement sauve. Ce qui ajoute au plaisir de cette lecture en hautes terres d'aventures.

 

« La ballade de Gueule Tranchée » de GlennTaylor. Traduit par Brice Matthieussent. Grasset. 350 pages. 20 €.

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